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Polysémie et politique : analyse critique du mot réconciliation au Parlement canadien

 
Ann-Sophie Boily (Université du Québec à Chicoutimi) et Sandrine Tailleur (Université du Québec à Chicoutimi)

Cet article propose une analyse critique de l’usage du mot réconciliation dans le discours politique fédéral. Utilisé dans un contexte de pays colonisateur comme le Canada, ce mot est chargé d’histoire et n’a pas la même connotation selon cellui qui l’utilise. Le corpus étudié est tiré des transcriptions des débats ayant eu lieu à la Chambre des communes autour du projet de loi C-91, la Loi sur les langues autochtones, adopté en juin 2019. Des 130 000 mots du corpus, nous avons analysé les 93 occurrences du mot réconciliation en français et en anglais à l’aide d’outils d’analyses thématiques et du discours pour en arriver à comprendre comment il est mobilisé par les parlementaires. Les stratégies discursives entourant l’usage de ce mot s’apparentent parfois aux usages privilégiés par les auteurices et leaders autochtones qui revendiquent une vision critique de la réconciliation, mais nos analyses montrent qu’elles s’appuient surtout sur ce que Daigle (2019) nomme le « spectacle de la réconciliation ».

 
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