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Présentation

 
Geneviève Bernard Barbeau (Université du Québec à Trois-Rivières) et Nadine Vincent (Université de Sherbrooke)

La langue sert tantôt de terrain de jeu, tantôt de champ de bataille aux différents mouvements qui animent une société. Pensons à la concurrence récente d’autrice à côté d’auteure, dont l’usage était jusqu’alors plus fréquent au Québec, qui a provoqué un débat sur les procédés linguistiques de féminisation et sur les enjeux de visibilisation des femmes dans la langue. Dans une autre perspective, l’emploi de bonjour-hi dans les commerces montréalais et la concurrence de take-out et pour emporter évoquée sur Twitter par l’Office québécois de la langue française à l’automne 2020 ont entraîné des débats qui ne portaient pas sur les mots eux-mêmes, mais sur le statut du français par rapport à l’anglais au Québec. Par ailleurs, des débats n’ayant pas pour origine un objet linguistique peuvent aussi faire une large part à la langue. Prenons l’exemple de l’emploi d’inconduites sexuelles dans la foulée du mouvement #MeToo, qui a suscité de nombreuses réactions de la part de personnes jugeant que l’expression contribuait à la banalisation des gestes posés.

 
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