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Langue romane ou romande ? Variété autonome ou bribe de continuum ? Un siècle de construction du francoprovençal dans la Gazette de Lausanne (1875-1988)

 
Manuel Meune (Université de Montréal)

Le francoprovençal ne compte plus de jeunes locuteurs natifs en France (région Rhône-
Alpes), mais on en trouve en Italie (Val d’Aoste) et en Suisse (Valais). Cette langue née au VIe siècle
et identifiée au XIXe, parfois littéraire mais jamais administrative, souvent appelée patois, jouit d’un
faible prestige. Elle fait cependant l’objet d’un discours collectif qui mérite l’analyse, s’agissant de
ses liens avec le provençal, le français ou l’allemand, de sa disparition ou de sa revitalisation. Pour
étudier ses représentations en Suisse romande, nous nous appuyons sur les textes de la Gazette de
Lausanne
dans lesquels apparaît le terme franco-provençal, de 1875 à 1988 (première et dernière
occurrences). Ce terme (accompagné ou non de patois) contribue à la construction de diverses communautés
imaginées, associées à la patrie (cantonale ou nationale), à la communauté linguistique
francophone (face aux germanophones majoritaires) ou à une entité transnationale regroupant des
régions suisses, françaises et italiennes.

 
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