Primavera 2019 | Numero 9


A-t-on encore peur des anglicismes ? Perception actuelle des anglicismes au Québec et dans l’espace francophone

 

Numero tematico curato da Mireille Elchacar (Université TÉLUQ) e Nadine Vincent (Université de Sherbrooke).


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Articles

  Présentation

Mireille Elchacar (Université TÉLUQ) et Nadine Vincent (Université de Sherbrooke)  

Résumé : Ce numéro réunit une partie des contributions présentées lors du colloque A-t-on encore peur des anglicismes ? Perception actuelle des anglicismes au Québec et dans l’espace francophone, tenu à l’Université de Sherbrooke en mai 2018.

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  Étude diachronique du discours normatif sur les anglicismes dans les chroniques de langue au Canada francophone : d’Alphonse Lusignan à Guy Bertrand

Mireille Elchacar (Université TÉLUQ) et Ada Luna Salita (Université de Sherbrooke)  

Résumé : Cette étude se penche sur le traitement des anglicismes dans six chroniques de langue à visée normative publiées entre 1884 et 2018. Cent emplois commentés ont été analysés pour chaque chronique, pour un total de 600. Nous avons vérifié si une évolution dans le temps était perceptible pour les éléments suivants : dans quelles proportions les anglicismes font-ils l’objet d’un commentaire par rapport aux autres sujets abordés ? Certains types d’anglicismes soulèvent-ils plus de questions que d’autres ? Le jugement normatif sur les anglicismes est-il négatif, positif ou neutre ? Quels arguments sont évoqués pour condamner un anglicisme ? Il ressort de cette étude que les anglicismes demeurent un sujet de préoccupation normative chez les chroniqueurs de langue, les deux plus contemporains les abordant davantage que leurs prédécesseurs, et celui qui signe la chronique la plus récente les condamnant davantage que les autres du corpus.

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  S’ouvrir aux suggestions des locuteurs pour aménager la terminologie au Québec : le cas du projet collaboratif « En bons termes »

Elizabeth C. Saint (Université d’Ottawa)  

Résumé : Cet article, ancré dans les recherches de l’implantation terminologique, présente les données du projet « En bons termes », qui a fait collaborer pendant quatre mois sur un forum en ligne divers acteurs de l’aménagement linguistique et terminologique canadien, dont l’Office québécois de la langue française (OQLF) et un groupe de locuteurs, dans le but de trouver des solutions terminologiques à des concepts sans dénomination en français. En nous concentrant sur les termes qui apparaissent sur les 11 fiches parues dans le Grand dictionnaire terminologique (GDT) à l’issue de ce projet, nous montrons comment l’OQLF a accueilli les suggestions des locuteurs, ainsi que la place et le statut d’acceptabilité qu’il leur a accordés dans les fiches. Les résultats montrent que l’organisme a fait preuve d’une réelle ouverture aux contributions des internautes et que celle-ci s’inscrit dans une attitude socioterminologique globale qui a pour objectif l’implantation réussie des termes dans l’usage.

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  La polémique autour de la nouvelle politique de l’emprunt linguistique de l’Office québécois de la langue française

Geneviève Bernard Barbeau (Université du Québec à Trois-Rivières) et Véronique Durocher (Université du Québec à Trois-Rivières)  

Résumé : En janvier 2017, l’Office québécois de la langue française (OQLF) a adopté une nouvelle politique dans laquelle étaient révisés les principes et les critères de traitement sur lesquels se fonde son intervention linguistique en matière d’emprunts linguistiques, et plus particulièrement d’emprunts à l’anglais. Or, la question de l’emprunt à l’anglais est susceptible de susciter nombre de débats et d’échanges polémiques au Québec, et c’est exactement ce qui s’est produit quand l’OQLF a rendu publique sa nouvelle politique. Cet article est consacré aux débats suscités par cette nouvelle politique de l’emprunt dans l’espace médiatique. L’objectif est de montrer la dichotomie qui existe entre les prises de position constitutives du débat et d’ainsi faire état de la perception actuelle non seulement des emprunts à l’anglais, mais également du rapport entre français et anglais au Québec et, plus largement, du rôle de l’OQLF dans la société québécoise.

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  L’anglicisme syntaxique : produit inévitable du contact des langues ?

Shana Poplack (Université d’Ottawa), Nathalie Dion (Université d’Ottawa) et Lauren Zentz (University of Houston)  

Résumé : Il est communément admis que le contact linguistique provoque la convergence grammaticale. L’objectif de cette recherche est de proposer et d’appliquer une méthode empirique pour vérifier cette hypothèse. Nous illustrons l’utilité de cette méthode par l’entremise du cas des prépositions sans régime en français, trait stéréotypé attribué à l’influence de l’anglais. Nos résultats, révèlent plusieurs preuves contrecarrant cette interprétation. En revanche, elles démontrent que le candidat à la convergence est plutôt survenu par l’extension d’une tournure purement française à un nouveau contexte. Nous concluons que le changement causé par le contact n’est pas donné d’emblée ; il doit être soigneusement établi par une méthodologie scientifique telle que proposée ici.

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  La bande dessinée québécoise a-t-elle peur des anglicismes ?

Anna Giaufret (Università di Genova)  

Résumé : Cet article analyse le traitement des anglicismes dans un corpus de bandes dessinées québécoises contemporaines ainsi que les informations issues de questionnaires soumis à des auteurs et à des éditeurs, afin de porter un regard sur les pratiques concernant ce traitement et sur leurs représentations. En premier lieu, nous avons examiné les corrections apportées sur un album. Ensuite, nous avons effectué un classement des types d’anglicismes selon leur traitement et nous avons comparé nos conclusions aux résultats fournis par les questionnaires qui semblent indiquer une approche pragmatique et généralement accueillante de la part des auteurs, et plus normative de la part des correcteurs éditoriaux.

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  Analyse du traitement des anglicismes dans des guides de français québécois pour touristes

Nadine Vincent (Université de Sherbrooke)  

Résumé : Depuis quelques années, plusieurs guides de français québécois destinés aux touristes francophones ont fait leur apparition sur les tablettes des librairies et semblent connaître un succès de vente important si l’on se fie au nombre de leurs rééditions. Ces ouvrages sont de parfaits témoins de lexicographie profane, c’est-à-dire de description de la langue par des non-spécialistes. Le présent article vise trois objectifs : d’abord présenter cinq guides récents et leurs auteurs; ensuite étudier les arguments évoqués pour expliquer aux touristes le rapport distinct des Québécois à l’anglais; enfin analyser, sous un angle plus lexicographique, le traitement accordé dans ces guides à un certain nombre d’anglicismes.

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